
Infirmiers : Une réforme en trompe-l’œil ? La CFTC Santé Sociaux en alerte !
Communiqué de presse : Proposition de loi sur la profession d’infirmier
La Fédération CFTC Santé Sociaux prend acte de la proposition de loi relative à l’évolution de la profession d’infirmier, adoptée en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Ce texte, qui vise à renforcer le rôle des infirmiers à travers un élargissement de leurs compétences et une reconnaissance accrue de leur autonomie, contient des avancées notables, mais aussi des zones d’ombre qui nécessitent notre vigilance.
Des avancées à saluer, mais des inquiétudes à lever
L’introduction de la consultation infirmière en lien avec le diagnostic infirmier, la possibilité de prescrire certains produits de santé et examens, ainsi que l’expérimentation de la prise en charge directe des patients par les infirmiers dans certains territoires, sont autant de mesures qui viennent reconnaître l’expertise et l’importance du rôle infirmier dans notre système de santé. Ces avancées répondent en partie aux revendications portées de longue date par la Fédération CFTC Santé Sociaux.
Cependant, derrière ces évolutions se cache une réalité préoccupante : ces nouvelles responsabilités ne doivent pas masquer le manque chronique de moyens humains et financiers dans les établissements de santé et le nombre de déserts médicaux qui ne cesse d’accroître. La surcharge de travail des infirmiers et le manque de reconnaissance de leurs conditions de travail restent des problèmes majeurs qui nécessitent des mesures concrètes et urgentes.
Les exigences de la CFTC Santé Sociaux pour une réforme juste et efficace
La Fédération CFTC Santé Sociaux appelle le gouvernement et les parlementaires à prendre en compte plusieurs points essentiels pour garantir une application équitable et efficace de cette réforme :
- Des moyens à la hauteur des ambitions : Les nouvelles prérogatives des infirmiers ne peuvent être mises en œuvre sans effectifs suffisants et sans une amélioration des conditions de travail.
- Une reconnaissance salariale adaptée : Toute évolution des responsabilités doit être accompagnée d’une revalorisation salariale et statutaire, afin d’éviter une dévalorisation implicite du métier.
- Un encadrement clair des prescriptions infirmières : La liste des produits et examens que les infirmiers pourront prescrire doit être définie de manière transparente et évolutive, en concertation avec les professionnels du secteur.
- Une expérimentation encadrée et évaluée : L’expérimentation de la prise en charge directe des patients par les infirmiers doit être suivie d’une évaluation rigoureuse, avec une consultation continue des soignants de terrain.
- Un renforcement des formations : L’élargissement des compétences doit s’accompagner d’une refonte ambitieuse des formations initiales et continues, avec des ressources adaptées.
Une réforme qui ne doit pas être un écran de fumée
Si cette proposition de loi contient des mesures positives, elle ne saurait constituer une réponse unique aux défis majeurs du secteur. La Fédération CFTC Santé Sociaux alerte sur le risque d’un transfert de responsabilités non accompagné des moyens nécessaires, ce qui pourrait accentuer la pénibilité du métier et fragiliser encore davantage le système de santé.
La CFTC restera pleinement mobilisée pour veiller à ce que cette réforme ne se traduise pas par une surcharge supplémentaire pour les infirmiers sans contreparties adaptées. Elle exhorte les pouvoirs publics à engager une concertation approfondie avec l’ensemble des acteurs du secteur afin d’assurer une mise en œuvre équitable et efficace.
Pour la Fédération CFTC Santé Sociaux, toute évolution des compétences doit s’accompagner de moyens concrets, tant en effectifs qu’en reconnaissance salariale et statutaire, afin de garantir un avenir durable aux soignants et un service de qualité aux patients.
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