Journée mondiales des infirmier(e)s : Au-delà des mots, A quand de vrais moyens ?
Chaque année la journée internationale des infirmières est célébré le 12 Mai.
Cette date correspond à la naissance de Florence Nightingale (12 Mai 1820), considérée comme la fondatrice des soins infirmiers modernes, et de l’utilisation des statistiques dans le domaine de la Santé.
Si cette journée internationale existe et perdure, ce n’est pas seulement pour célébrer cette dame, mais bien pour clamer ce que demandent depuis plusieurs années les infirmier·e·s, à savoir de meilleures conditions de travail.
Mis en avant durant ces deux années de pandémie, applaudi comme des héros, ces difficultés ne sont toutefois pas nouvelles.
Après cette mise en lumière pendant la pandémie et des promesses de reconnaissance, où en sommes-nous ?
En 2018 déjà, une enquête affirmait qu’une majorité du personnel interrogé songeaient à abandonner son métier et à se reconvertir. En cause, un épuisement professionnel, dont 57 % se sentent victimes depuis la pandémie, un chiffre en hausse donc.
Les infirmier·e·s sont pourtant un des maillons indispensables pour prodiguer des soins, qu’ils soient intérimaires, sous statut libéral notamment dans les zones rurales, ou bien comme salariés dans des établissements publics ou privés.
Or, rendre la profession attractive ne va pas sans améliorer les conditions de son exercice.
Les remerciements ne sont pas suffisants, ni la reconnaissance, que celle-ci soit symbolique ou pécuniaire. Car encore faut-il que les soignants puissent accomplir leurs missions sans mettre leur propre santé en danger tout en prodiguant des soins de qualité.
Pour en revenir aux fondements essentiels érigés par Florence Nightingale, actuellement c’est plus un constat de régression qui peut être posé. Celle-ci mettait en avant des principes de suivis personnels et individualisés des patients ainsi que le caractère éducatif du métier. Force est de constater que sous couvert d’amélioration de la performance, ces temps pourtant primordiaux sont réduits à peau de « chagrin », de même que les temps d’échange entre professionnel.
Pour faire face à l’absentéisme, on exige la polyvalence et on impose brutalement des réaffectations en fonction des besoins. Les formations, essentielles à la profession, ne sont quasiment plus possible.
L’expertise infirmière est niée en faveur de la rentabilité !
Sans compter la conciliation entre vie personnelle et professionnelle qui n’est plus pris en compte cependant celle-ci s’avère essentielle à l’équilibre de chacun.
Aucun professionnel ne devrait être à la merci de son emploi !
Cependant, les infirmiers témoignent de leur attachement à leur profession malgrè des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader de même que leur pouvoir d’achat. Après deux ans de pandémie – qui a été le révélateur d’un personnel épuiser moralement et physiquement – vient s’ajouter la frustration de ne pas voir les promesses du Gouvernement mis en œuvre quant à leurs conditions d’activité.
La situation dépasse nos frontières puisque par exemple en Suisse, pays limitrophe, il y aurait 13 255 postes vacants en Suisse dans le domaine des soins, soit près de 1000 de plus que fin 2021.
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