SAGE FEMME : CODE NOIR
L’humiliation de trop !
Voilà le sentiment ressenti par les sages-femmes à la suite des annonces de M. Veran.
Et l’émotion qui en résulte est forcément la colère !
Oui, la visioconférence avec leur ministre a déclenché chez les sages-femmes une colère noire !
Pourquoi, me direz-vous, alors qu’il leur a été annoncé une revalorisation de leur grille de 22 points, plus une prime de 100 € net pour les sages-femmes hospitalières ? Les sages-femmes de PMI sont-elles moins méritantes ? Et pour les libérales ? La revalorisation des actes est en cours … depuis trop longtemps … et jusqu’à quand ?
Certainement parce que cela ne correspond absolument pas à leur statut médical, à leurs compétences et responsabilités !
Parlons-en d’ailleurs de leur statut !
On leur promet la création d’une filière médicale au sein de la fonction publique hospitalière (FPH). Rien de nouveau puisqu’elles sont actuellement médicales dans la fonction publique hospitalière … Mais attention des instructions suivront afin que les directions soient attentives à nos sages-femmes. D’une part, gestion uniquement par les affaires médicales, place dans les instances … C’est déjà le cas… D’autre part, lutter contre la précarité de leurs contrats. Bonne idée, mais par quel tour de passe-passe ? Puis nous connaissons tous la valeur d’une instruction …
Aucune des recommandations de l’IGAS suivie
En fait, la question est pourquoi avoir commandé un rapport à l’IGAS, que celle-ci a dû bien peaufiner au vu du délai pour le rendre, si c’est pour n’en suivre aucune des recommandations ? Parmi les priorités 1, on peut relever : « créer pour les sages-femmes en établissements publiques de santé un statut d’agent public extrait de la FPH » et « revaloriser sensiblement le niveau de rémunération dès l’entrée dans la carrière de sage-femme hospitalière, mesure à étendre aux professionnelles des autres types d’établissements ». Ainsi, il est proposé un « complément spécifique des praticiens en maïeutique », ouvrant droit à pension, entre 100 et 175 points. On voit bien les correspondances entre les annonces citées précédemment et les recommandations ci-dessus …
Enfin et surtout, la problématique à laquelle ni l’un ni l’autre ne répondent est celle des effectifs dans les maternités !
Les sages-femmes souhaitent pouvoir travailler en toute sécurité, et surtout avec humanité ! Elles souhaitent pouvoir respecter chaque femme qu’elles accompagnent, avoir le temps d’être réellement présentes pour chacune d’elle … Mais ces effectifs découlent de décrets obsolètes, l’obstétrique a considérablement évolué, la fréquence des pathologies et la lourdeur des tâches administratives ont augmenté. De plus, toutes les maternités ont des postes à pourvoir, et les sages-femmes reviennent, font des heures supplémentaires … s’épuisent … de ce rythme, de cette impossibilité matérielle d’accomplir correctement leur travail, de ce sentiment de survoler l’accompagnement des couples, sans compter les situations médicales et sociales nécessitant encore plus de temps …
Ne pas donner aux sages-femmes les moyens d’exercer convenablement leur profession, c’est bafouer le droit des femmes, c’est mettre en danger les enfants et les familles de notre pays !
C’est pourquoi nous appelons toutes les sages-femmes de France – qu’elles exercent en libéral, en PMI, dans le privé ou le public – ainsi que les étudiantes, à la grève jusqu’à ce que notre gouvernement reconnaisse la vraie valeur de cette profession !
Dès 2012, la CFTC réclamait l’évolution du statut des sages-femmes en Praticien en Maïeutique Sage-Femme.
Soutenez les sages-femmes, elles sont essentielles pour la santé des femmes !
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