Technologies et intelligence artificielle : innover pour mieux protéger les professionnels du soin et de l’accompagnement

Cette année, l’Organisation internationale du travail (OIT) met à l’honneur le rôle des nouvelles technologies – dont l’intelligence artificielle – dans la prévention des risques professionnels.

Dans tous les établissements du soin, de l’accompagnement et de la prévention – de l’aide à domicile aux cabinets médicaux, en passant par les EHPAD, les hôpitaux ou les services de santé au travail – les innovations technologiques modifient en profondeur les pratiques professionnelles. Cette Journée mondiale nous invite à rappeler une exigence fondamentale : ces outils doivent avant tout protéger, soulager et sécuriser celles et ceux qui exercent.

Pour la Fédération CFTC Santé Sociaux, il est essentiel que ces outils soient mis au service de l’humain, jamais en remplacement de celui-ci.

Une révolution numérique dans nos pratiques quotidiennes

Que l’on parle de bras robotiques en environnement hospitalier, de capteurs intelligents pour éviter les troubles musculosquelettiques, ou de plateformes numériques pour adapter les rythmes de travail, les technologies bouleversent aujourd’hui les conditions d’exercice dans le secteur sanitaire, social et médico-social.

Le dernier rapport de l’OIT nous invite à regarder cette évolution d’un œil à la fois prudent et optimiste : l’intelligence artificielle et l’automatisation peuvent améliorer la sécurité et la santé des travailleurs, à condition d’être encadrées par des politiques proactives et pensées dans l’intérêt de celles et ceux qui sont sur le terrain.

Des innovations qui ne doivent pas faire oublier l’essentiel : l’humain reste au centre du soin et de l’accompagnement.

C’est pourquoi la Fédération CFTC Santé Sociaux milite pour une mise en œuvre éthique, raisonnée et participative de ces technologies. Elles ne peuvent être ni imposées, ni utilisées comme instruments de contrôle, mais doivent servir la prévention, l’ergonomie et la qualité de vie au travail.

De nouveaux risques à appréhender

Cette transformation technologique n’est pas sans défis. L’OIT alerte notamment sur plusieurs risques émergents : fatigue numérique, isolement social lié au télétravail, surveillance algorithmique mal encadrée, ou encore technostress, cette anxiété provoquée par la difficulté à s’adapter à des outils numériques toujours plus nombreux.

Pour la CFTC, le droit à la déconnexion, le respect de l’équilibre vie privée/vie professionnelle, et l’accompagnement à la montée en compétences doivent être garantis pour tous les salariés. Il est crucial que ces évolutions technologiques ne creusent pas davantage les inégalités entre les professionnels.

La clé : l’implication des travailleurs

Le rapport de l’OIT le souligne : pour que ces technologies soient réellement protectrices, elles doivent être pensées avec les professionnels, et non sans eux. Cela passe par la formation, l’écoute, et une concertation régulière dans les instances représentatives du personnel.

La Fédération CFTC Santé Sociaux plaide ainsi pour une gouvernance partagée de l’innovation technologique, où les représentants syndicaux sont pleinement associés à l’introduction de nouveaux outils, à leur évaluation et à la gestion des impacts humains.

Agir ensemble pour un travail sûr, humain et digne

En cette Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, la Fédération CFTC Santé Sociaux réaffirme une conviction forte : les innovations technologiques doivent renforcer la protection des professionnels, jamais la fragiliser.

Pour cela, elles doivent être bien pensées, bien encadrées, et mises en œuvre avec et pour les travailleurs.

La Fédération appelle à une mobilisation collective – employeurs, pouvoirs publics, chercheurs, représentants du personnel – afin que les outils d’aujourd’hui deviennent les protections de demain.

Ce n’est qu’en mettant l’humain au cœur des choix technologiques que l’on garantit un travail vraiment sécurisé. Chaque geste professionnel, chaque lien tissé, mérite d’être protégé.

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